L’éolien et la transition
énergétique en Suisse

Le Conseil fédéral a posé les bases de la transition énergétique dans sa stratégie 2050. Avec l’adoption de la révision de la loi sur l’énergie par le peuple en 2017, la Suisse a fixé trois axes:

  • Développer les énergies renouvelables.
  • Augmenter l’efficacité énergétique au travers de l’innovation, d’encouragements et de normes.
  • Sortir du nucléaire.

Afin que la Suisse puisse devenir climatiquement neutre d’ici à 2050, la part du pétrole et du gaz naturel dans sa consommation totale d’énergie doit fortement diminuer. À l’inverse, la production d’énergie suisse sera de plus en plus électrique à l’avenir.

Stratégie 2050: du fossile au renouvelable

En Suisse, la consommation et la production d’électricité varient selon la saison.

En été, le pays produit suffisamment d’électricité pour couvrir l’entier de ses besoins. Le surplus est alors exporté. Cette tendance s’inverse en hiver car la consommation à des fins d’éclairage et de chauffage est particulièrement élevée. De surcroit, c’est justement durant la période froide que les énergies hydraulique et solaire sont moins productives.

L’éolien, quant à lui, produit deux tiers de son énergie durant la période hivernale.

Ces dernières années, la Suisse a importé entre 2 et 3 TWh d’électricité en hiver, sur les quelque 60 TWh qu’elle consomme à l’année. Ce besoin devrait atteindre 84 TWh à l’horizon 2050, selon l’Office fédéral de l’énergie. Avec l’arrêt, d’ici là, des centrales nucléaires, le déficit hivernal atteindra 15 à 20 TWh si rien n’est entrepris. Dans ce cas, une pénurie d’électricité pourrait déjà être atteinte en 2030, voire 2025.

D’où l’intérêt de l’éolien.

La force hydraulique

La force hydraulique, qui représente aujourd’hui 58% de la production indigène d’électricité, est l’énergie renouvelable la plus importante en Suisse, tenant un rôle de «batterie naturelle». À l’avenir, elle sera décisive pour la sécurité d’approvisionnement.

Il existe cependant des limites à son expansion, notamment la nécessité d’investissements élevés et d’autre part des impacts sur les milieux naturels.

La production photovoltaïque

À l’heure actuelle, 73% de la production photovoltaïque suisse a lieu durant les mois d’été. La part hivernale peut encore augmenter avec l’évolution technologique mais il reste l’inconvénient que le soleil ne produit pas la nuit.

Compte tenu de l’interruption des négociations sur un accord-cadre institutionnel au printemps 2021, il est encore plus impératif que la Suisse s’approvisionne de manière autonome au moyen d’un mix énergétique local, varié et renouvelable.

Le rôle de l’éolien dans le mix énergétique

Les éoliennes du parc permettent d’augmenter notre autonomie énergétique vis-à-vis de l’étranger.

Au niveau européen, le recours à des installations électriques fossiles émettant des polluants et des gaz est problématique pour le réchauffement climatique. Sans compter que les pays en question sont aussi confrontés à des problèmes d’auto-approvisionnement.

Réduire l’impact climatique

Les éoliennes sont parmi les énergies à émettre le moins de CO2 par kWh produit (6 à 17 g de CO2 par kWh, comparé à 900 g CO2/kWh pour une centrale au charbon et 500 g CO2/kWh pour le mix européen, ce qui correspond aux centrales à gaz). Le projet aide donc à diminuer les émissions de CO2 et ainsi tend à réduire le réchauffement climatique.

Avec une production nette de 63 GWh par an, le projet Eole-de-Ruz permet d’économiser 30 000 à 55 000 t d’émission de CO2 par année.

Pourquoi de l’énergie éolienne en Suisse?

L’énergie éolienne est un des piliers de la Stratégie énergétique 2050 qui vise à garantir à long terme l’approvisionnement de la Suisse en énergie renouvelable.

Le canton de Neuchâtel souhaite augmenter sa production d’électricité; l’énergie éolienne est une des principales mesures pour y parvenir.

L’énergie éolienne est une ressource indigène qui s’inscrit dans la perspective d’une politique de développement durable. Elle contribue à diversifier les sources et à réduire la dépendance vis-à-vis des énergies non renouvelables et des énergies importées de l’étranger.

En moins d’une année, les éoliennes produisent autant d’électricité qui a été nécessaire pour les produire, les installer et les démanteler. Durant le reste de leur vie, elles produisent 50 fois l’énergie nécessaire à leur construction, faisant de l’éolien l’une des énergies les plus vertes.

Les éoliennes émettent de très faibles quantités de gaz à effet de serre et de CO2. En considérant toute leur durée de vie, les émissions des éoliennes sont de l’ordre de 6 à 17 g CO2 éq./kWh, contre 500 g pour le mix énergétique européen.

Au terme de ses 20 à 25 ans de vie, l’installation peut être facilement démontée.

Comme en témoigne l’expérience de Mont-Crosin, une fois l’éolienne enlevée, la surface du terrain revient à son état initial.

Seul un mix de différentes ressources énergétiques et la réduction de la consommation peuvent permettre à la Suisse de remplacer les énergies fossiles par les énergies renouvelables d’ici à 2050. Il est important que toutes les opportunités soient valorisées.

La sécurité d’approvisionnement régionale peut être augmentée par une production locale. La Suisse dépense aujourd’hui plus d'un milliard de francs par mois pour importer de l’énergie d’origine fossile. Grâce à une production d’électricité locale et renouvelable, l’éolien contribue à la diminution de ces dépenses.

L’énergie éolienne aide à remplacer les énergies fossiles et lutte ainsi contre le réchauffement climatique. Par exemple, une éolienne moderne produit suffisamment d’électricité pour les déplacements de 2500 voitures électriques parcourant 15’000 km par an pendant 30 ans.